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Certains utilisateurs de ces produits continuent de les utiliser malgré la réglementation et les dangers pour l’environnement et la santé humaine. Sous prétexte qu’ils seraient plus efficaces et actifs plus longtemps, moins couteux (cela reste à prouver), plus faciles à utiliser, et aussi qu’il reste beaucoup de produits en stock. Qu’en est-il de la législation ?

 La loi prohibe depuis 2017 l’utilisation des produits phytopharmaceutiques dans les espaces verts, les voiries, les lieux de promenade et les forêts ouverts au public. Un arrêté étend ces interdictions à d’autres lieux.

Concrètement, le texte étend l’interdiction d’utilisation, à compter du 1er juillet 2022, aux différents lieux fréquentés par le public ou à usage collectif appartenant à des structures publiques ou privées : cimetières, terrains de sport, jardins familiaux, établissements médicaux, médico-sociaux, d’enseignement, espaces privés comme copropriétés, campings, hôtels, zones commerciales, parcs de loisirs, lieux de travail, etc.

Contrôle de la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) effectue des contrôles et veille à la conformité à la réglementation de la mise sur le marché de ces produits afin que les substances interdites ne soient plus utilisées ou que les taux légaux de chaque substance soient respectés. Son objectif est de vérifier la conformité des produits phytopharmaceutiques (PPP) mis sur le marché. Une légère amélioration de la situation des établissements contrôlés a été constatée par rapport aux investigations menées en 2018.

En 2019, 610 établissements ont été contrôlés et 118 prélèvements ont été analysés. Cette enquête visait à la fois les produits destinés aux professionnels et ceux destinés aux jardiniers amateurs. Une attention particulière a été portée aux insecticides. Résultats : 192 avertissements, 65 injonctions, 21 procès-verbaux pénaux.

 Aujourd’hui encore, le particulier peut utiliser des herbicides (à base de glyphosate) dans son jardin, sans aucun contrôle, ce qui n’est pas le cas des agriculteurs.

Les inspecteurs phytosanitaires de la Draaf (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) ont compétence à contrôler l’usage qu’ils en font. « Entre autres éléments, l’inspecteur vérifie le stock de produits phytosanitaires sur l’exploitation, les factures et bons de livraison, l’enregistrement des traitements réalisés mais aussi le matériel de pulvérisation, les pratiques… »

Le rappel des risques de l’utilisation de ces produits à la fois pour l’environnement, la santé humaine et la sécurité alimentaire. Voici quelques-uns de ces risques :

 Contamination de l’environnement : Lorsque les produits phytopharmaceutiques sont utilisés de manière incorrecte ou excessive, ils peuvent contaminer les sols, les eaux de surface et les eaux souterraines. Cette contamination peut avoir un impact néfaste sur la biodiversité, en affectant les plantes, les animaux et les organismes vivants dans les écosystèmes aquatiques. Elle peut également entraîner une dégradation de la qualité des sols et de l’eau, ce qui peut avoir des répercussions à long terme sur la productivité agricole et l’équilibre des écosystèmes.

 Risques pour la santé humaine : L’exposition aux produits phytopharmaceutiques peut présenter des risques pour la santé humaine, en particulier pour les agriculteurs, les travailleurs agricoles et les personnes vivant à proximité des zones où ces produits sont utilisés. Les pesticides peuvent pénétrer dans le corps humain par inhalation, ingestion ou contact cutané, et peuvent causer des effets toxiques aigus ou chroniques. Ces effets peuvent inclure des problèmes neurologiques, des troubles endocriniens, des cancers, des malformations congénitales et des troubles de la fertilité.

 Résidus dans les aliments : L’utilisation de produits phytopharmaceutiques en dehors des réglementations peut entraîner la présence de résidus de pesticides dans les aliments. Lorsque les limites maximales de résidus (LMR) autorisées sont dépassées, cela peut poser des risques pour la sécurité alimentaire et la santé des consommateurs. Une exposition excessive aux résidus de pesticides peut avoir des effets néfastes sur la santé, en particulier chez les groupes sensibles tels que les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.

 Développement de la résistance aux pesticides : L’utilisation abusive ou non conforme des produits phytopharmaceutiques peut favoriser le développement de la résistance chez les organismes nuisibles ciblés. Les insectes, les mauvaises herbes et les maladies peuvent devenir résistants aux pesticides, ce qui réduit leur efficacité et nécessite l’utilisation de doses plus élevées ou de produits plus puissants. Cela entraîne une dépendance croissante à l’égard des produits chimiques et peut avoir un impact sur la durabilité à long terme des pratiques agricoles.

 L’application du principe « zéro phyto » est importante pour plusieurs raisons :

 Protection de l’environnement : Les produits phytosanitaires, tels que les pesticides et les herbicides, peuvent avoir un impact négatif sur l’environnement. Ils peuvent contaminer les sols, les eaux souterraines et les cours d’eau, entraînant ainsi une dégradation de la biodiversité et des écosystèmes. En adoptant une approche « zéro phyto », on réduit l’utilisation de ces produits chimiques dangereux, ce qui contribue à préserver la santé des écosystèmes.

Préservation de la santé humaine : Les produits phytosanitaires peuvent présenter des risques pour la santé humaine. Les agriculteurs, les jardiniers et les travailleurs qui manipulent ces produits sont particulièrement exposés aux risques liés aux substances chimiques. De plus, l’exposition à long terme aux résidus de pesticides dans l’alimentation peut également avoir des effets néfastes sur la santé. En évitant l’utilisation de produits phytosanitaires, on réduit ces risques pour la santé.

 Protection de la biodiversité : Les produits phytosanitaires peuvent avoir un impact néfaste sur la faune et la flore. Les insecticides, par exemple, peuvent tuer les insectes bénéfiques, tels que les abeilles, qui jouent un rôle essentiel dans la pollinisation des plantes. En réduisant l’utilisation de produits chimiques, on favorise la préservation de la biodiversité et on préserve les écosystèmes naturels.

 Promotion de pratiques alternatives durables : Le principe du « zéro phyto » encourage l’utilisation de pratiques alternatives plus durables pour l’entretien des espaces verts et des cultures. Cela peut inclure des méthodes biologiques de lutte contre les ravageurs, telles que l’utilisation d’insectes prédateurs, de pièges ou de plantes répulsives. Cela favorise le développement de solutions respectueuses de l’environnement et encourage l’innovation dans le domaine de l’agriculture et de l’horticulture.

 En conclusion, compte tenu des risques évident pour la santé humaine et sur la biodiversité il est primordial de limiter l’usage des produits phytosanitaires au strict minimum et surtout de respecter la législation en vigueur. Privilégier le Zéro phyto est une bonne chose pour tous.